Quand il est question de pudeur

A la base, j’ai deux parents. Deux fois plus de chance d’avoir un angle de vue différent. Ou pas. Sur le plan de la pudeur, ce fût le cas pour moi. Mon père s’est toujours montré habillé devant nous, jamais nu entièrement. Je ne saurai jamais à quoi ressemblait le sexe de mon père. Ma mère, c’était tout le contraire. Elle n’avait aucun problème à se déshabiller dans sa chambre quand j’y étais. Je me souviens de quelque chose de particulier qui a marqué mon adolescence : ces longues discussions après le film du soir, elle sur les toilettes, parce que nous ne voulions pas interrompre notre conversation.

Pourtant, je me souviens d’avoir été exposée à la sexualité de mes parents, ce qui pouvait être dénué d’une certaine pudeur. Je les ai souvent entendu faire l’amour, en étant parfois dans la même pièce qu’eux, sans qu’ils sachent que j’étais éveillée. Ils ne cachaient pas leur libido non plus, c’était connu de la famille et des amis que mes parents faisaient l’amour tous les jours et ça a duré longtemps… Ils en parlaient ouvertement, en rigolaient, le sexe n’était pas tabou à la maison.

Dans mon souvenir, ma pudeur remonte aux vestiaires de cours de sport. Je détestais devoir me changer devant tout le monde, je préférais ne pas prendre de douche tant que possible. Dans l’intimité, j’ai longtemps préféré être habillée même pendant l’amour. Disons que cela m’excitait davantage que la nudité totale. Question d’esthétisme ? Je ne devais pas me trouver assez belle. Je ne me promène pas nue, ni seule, ni avec les autres. Je préfère dormir avec quelque chose sur moi, sauf quand je suis accompagnée. Impossible pour moi d’imaginer faire du naturisme il y a encore un an de cela. Et puis la nudité des autres aussi me gênait. Je préfère la suggestion, clairement.

Pourtant tout cela a bien évolué, et est encore en évolution. Plusieurs facteurs y participent progressivement. C’est dans le temps que les choses changent, si on prend la peine de vouloir les changer. Je rêvais d’être à l’aise en public, d’être fière de mon corps, de ne pas avoir envie de me cacher du regard des autres. Le regard des autres, mais surtout le regard sur moi. Parce que je sentais bien que les autres appréciaient mon physique ; de manière générale, je n’ai jamais eu de plaintes ni rencontré de difficultés à plaire. C’était donc le regard sur moi qu’il fallait changer pour accéder à une estime de moi suffisante à être à l’aise avec mon corps et ma nudité.

J’ai identifié 4 axes de développement qui utilisent des outils différents et qui sont des zones d’exploration souvent riches de rencontres, mais qui servent surtout à dépasser mes limites personnelles. Dans le désordre et en parallèle, j’explore la photo, le papillonnage, la vidéo et le libertinage et la soumission. A suivre…

Dans la série sur la pudeur, vous aimerez aussi :

Au commencement de ma vie, tu étais là – Episode 1

Pour une première fois en public, j’ose !*

Curiosité et vidéo amateur

Du couple conventionnel au papillonnage

J’explore la photo intime

Du polyamour au libertinage ou la fin de la pudeur

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9 commentaires sur « Quand il est question de pudeur »

  1. La pudeur, vaste sujet qui diffère selon chaque personne.
    J’etais pudique dans la mesure où, chez mes parents, aujourd’hui l’un décédé et l’autre âgée, nous n’avons jamais eu cette liberté de corps (et je devrais dire d’esprit) pour nous libérer d’un carcan imposé par les convenances et les conventions de notre jeunesse.
    La religion, elle aussi, ne nous poussait pas à nous exposer, dans tous les sens du terme.
    Quand enfin j’ai eu à la maison un espace qui m’a été propre, j’ai commencé à me libérer de quelques contraintes, dont celle de ne plus porter quoi que ce soit pour dormir. J’avais une nature à craindre la chaleur et l’engoncement dans un pyjama toujours entortillé dans les draps.
    Plus tard, avec l’âge, j’en suis venu à considérer le vêtement comme un accessoire pour me protéger soit du froid, soit de l’excès de soleil.
    Au fil des années, j’ai commencé à considérer le naturisme comme allant de soi, pas seulement pour les vacances, mais comme philosophie qui aurait pour règle : le respect de soi, de la nature et des autres.
    Inutile de dire que la pudeur n’a plus fait partie de ces choses que je considérais comme inutiles et contraignantes.
    Je vous rejoins donc, Erell, dans le bien-être que la nudité peut apporter dans ma vie. Sans parler de la facilité que cela procure pour entrer en harmonie avec autrui. Plus de barrières que nous aurons édifiées nous-mêmes. Une relation simplifiée avec quiconque partage, ou non d’ailleurs, cette pratique.

    1. Beau témoignage que vous laissez là. Et beau cheminement que vous avez fait seul et assez tôt finalement. Pour moi, cela fut beaucoup plus tard.

      1. La pudeur ne viendrait-elle pas d’un presque modèle standard d’éducation ? Si l’on regarde les généralités, si tu es un garçon, petit c’est maman qui te donne le bain, tu n’es pas gêné jusqu’au jour où la puberté intervient et l’envie de se cacher est logique si l’on n’a pas reçu une ouverture d’esprit à ce sujet.

        Si tu es un petite fille, c’est la même chose en pire car adolescente, on peut comprendre qu’une jeune ado ait le ressenti de devoir de se cacher de son père.

        En règles générales, les enfants peuvent voir la mère nue mais pas le papa car le sexe masculin représente la virilité.

        Dans ce modèle d’éducation, pourquoi aurions-nous envie de nous mettre à nu étant donné que la nudité n’est réservé qu’à l’intime. Si l’on parle Naturisme, on se raccroche à des reportages télé généralement désuets et racoleurs.

        Peut être devrait-on détabouïser la nudité au sein de la société, comprendre et admettre que la nudité peut être libératrice et source d’épanouissement.
        Au sein du foyer, il ne serait pas malsain d’admettre la nudité comme normale et sans déviance, Maman, Papa, les enfants, il n’y aura pas de malaise à être nu que ce soit pour la toilette ou autre chose si l’on a envie (se baigner, bronzer, regarder la télé ….).

      2. Très juste ! Voilà ce que j’essaie de dépasser autour de moi… et ça marche plutôt bien. Ma cadette vient dans la cuisine les seins nus sans être gêné devant toute la famille, beau-père compris.

      3. Lady,
        Je rejoins aussi ton avis quand tu dis que ta fille cadette n’est pas gênée seins nus avec son beau-père : c’est une question de bien être et de liberté. Ça n’est aucunement pervers. La perversion serait d’imposer sa nudité ou alors d’avoir un regard voyeur.

        Et puis tout ce bien être avec son corps est un super éveil pour l’ado, ça tendra à lui faire accepter, aimer qui elle est.

  2. J’ai aussi été élevé dans la pudeur, je n’ai jamais vu m me s parents nus, j’ai le souvenir de les avoir entendu faire l’amour dans la chambre d’à côté. La seule fois où j’ai vu le sexe cf e mon père, c’est âgé quand j’ai dû l’aider à se changer. J’ai regretté qu’il ne m’est pas légué génétiquement cette partie là de son corps … j’ai toujours eu honte de me mettre nu, peur du regard des autres. Le syndrome de la douche des vestiaires je l’ai connu, avec des mots blaissant : « petite bite !  » j’ai osé une fois me baigner nu dans une rivière, nous n’étions que 4, 2 hommes et 2 femmes. Je crois d’ailleurs que c’est la première fois que je voyais le corps d’une femme au delà des photos de magazines … c ça a été une épreuve lorsque je fait l’amour avec fille la première fois. Je n’étais pas dans les standards, ni visuellement, ni en endurance … il a fallu que je construise une sexualité en complicité avec ma compagne. Pourtant je n’étais pas à l’aise. Des envies de me débarrasser de ce carcan mental. Renouer une meilleure estime de soi. L’envie de me sentir libre, pouvoir aller nu en pleine nature, envie aussi de découvrir d’autres sexualités … une rencontre décisive sur Facebook, des heures passées sur messenger, à parler, se confier, à fantasmer. Et prendre la décision de suivre l’atelier de photo thérapie. J’en suis là aujourd’hui. J’ai pris RDV pour un massage tantrique, j’y met beaucoup d’espoir. Trouver une communion entre le corps et l’esprit, et me débarrasser de toutes ces chaînes. Ensuite ça sera une plage nudiste cet été, et puis je laisse venir, si un jour je puisse vivre un fantasme …depuis le shooting photo, je dors nu et quel plaisir !

  3. J’ai eu le même vécu, je n’ai jamais vu mon père nu mais ma mère ne se cachait pas. Par contre ils étaient un peu bloqués sur le fait de parler Sexo, ça les mettait mal à l’aise. Je les ai quelque fois entendu faire l’Amour car ma chambre était contre la leur.

    Fort de cette pression pudibonde, ma sœur, aînée de 5 ans a eu un caractère plus ouvert. Je me souviens de cet épisode d’été où elle m’avait emmené au bord d’un lac avec mes cousins car elle venait d’avoir le permis, je devais avoir 13 ans.
    Nous étions sans les parents et elle avait pris le loisir de bronzer sans le haut du maillot.

    J’étais gêné car mes cousins étaient plus jeunes (8 ans oups) ….. elle avait de très jolis seins cela dit.
    Plus tard, même adulte, il m’est arrivé de partir en weekend avec et de l’entendre jouir …. j’en déduis donc que nous sommes coquins, ouverts et épanouis dans ma famille ^^

  4. Ma pudeur s’arrête là où commence celle des autres …

    Je ne me qualifie ni impudique ni pudique, simplement je ne souhaiterais pas mettre quelqu’un mal à l’aise avec ma nudité. D’ailleurs je n’aurais tout simplement pas envie d’être nu vis à vis d’une personne qui ne désirerait pas voir mon corps.

    A contrario, je me déshabille très volontiers si le cadre le permet, sur une plage natu par exemple. C’est alors un réel plaisir pour les sens que de sentir, air, eau et soleil sur son corps.

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