L’érotisme des testicules

Je ne pratique pas l’érotisme des testicules depuis aussi longtemps que la fellation. Autant cela me semblait naturel et doux de mettre un phallus dans ma bouche, et ce dès mon premier amoureux, autant l’approche des bourses m’a toujours paru délicate. Et d’un, parce que cette zone est souvent fortement et longuement poilue et donc peu agréable en bouche, et de deux, car la fragilité des couilles rendait mon approche quelque peu aléatoire. Peur de faire mal, de mal faire, de ne rien apporter de plus. Pour l’aborder, encore eut-il fallu que le propriétaire m’y invite. Et pour ce qui est de l’entreprendre avec les mains, la problématique est longtemps restée identique : comment s’y prendre pour que cela soit agréable sans douleur ? comment savoir si la zone est érogène ? Y a-t-il un réel intérêt à les aborder ? Ce sont les mêmes raisons qui ne m’ont jamais permises d’apprécier une bonne branlette ! Au moins avec la langue, je suis certaine de ne pas me rater. Et puis, avec le libertinage, sont arrivés les sexes sans poil… et l’envie de descendre plus bas pour y goûter. D’abord les lécher simplement, tout doucement, et écouter les réactions. Une fois confirmé l’effet positif, j’ai été plus téméraire, apprenant progressivement à les avaler littéralement, à les gober une à une, et parfois les deux en même temps, provocant immanquablement des râles de plaisir.

Alors, la présence de poils n’a plus été un blocage pour moi. Sachant maintenant que cette zone pouvait aussi être érogène, je n’ai plus hésité à l’explorer à chaque nouveau partenaire. Et de me permettre aussi de sentir si les cuisses s’écartaient naturellement pour laisser un passage vers la zone anale que je convoite plus facilement. Quand ce fût le cas pour celui qui m’a le plus offert son cul malgré une histoire bien trop courte à mon goût, j’ai enfin appris à les malaxer, à les serrer, à les gober fortement, à les enserrer de ma corde, à les tirer vers le haut ou vers l’arrière, à avoir de moins en moins peur de faire mal, et de plus en plus de plaisir à faire “mal”. Jusqu’à les mordiller, les pincer, les engloutir dans ma main. Ce fût toutefois une expérience unique. Jusqu’à ce que je découvre que Paul y est aussi très sensible…

Mais qu’en dit-il ?

“Les testicules, plus vulgairement les couilles (ou balls en Anglais, cojones en Espagnol) : à l’oreille, le mot ne me fait pas bander… Et pourtant, il s’agit bien justement de bander par les couilles, ou jusqu’aux couilles. Jusqu’au plus profond de mon sexe, dans son intégralité – périnée inclus ! De sentir d’abord la jouissance monter de l’intérieur, avant de venir par excitation de l’extérieur (du sexe).

C’est pour cela que j’aime autant que ma Lady s’occupe d’elles (de mes c…lles !). De toutes les façons, mais plus encore avec vigueur. Liste non exhaustive :

– avec ses doigts : en me massant la peau des bourses (zone hautement érogène chez moi), en les agrippant à pleines mains (y compris alors que je suis dans ses fesses, glissant sa main sous son sexe jusqu’à s’en saisir vigoureusement alors qu’elle sont plaquées contre son cul), en les serrant progressivement, en tirant légèrement puis plus fortement dessus – à l’aide de cordes ou pas…

– avec sa bouche : en les léchant, les englobant progressivement jusqu’à les gober, en les suçant lentement comme si elle cherchait à les faire glisser dans sa gorge… Et dans tous les cas, avec pour conséquence immédiate de renforcer chez moi le sentiment autant que l’envie de lui appartenir, d’être à elle, encore plus à elle. Totalement vulnérable entre ses mains ou l’intérieur de sa bouche, livré à (toutes) ses envies…

Jusqu’à faire naître puis monter ma jouissance. De l’intérieur de mes testicules, puis le long de ma hampe, de mon frein, de mon gland, avant d’éjaculer pleinement et longuement, parcouru de spasmes. Avec la satisfaction profonde (…) qu’elle aura su une nouvelle fois aller chercher mon plaisir à son origine, à sa source, la source de ma semence. Que j’aurai sentie monter de mes testicules jusqu’au bout de mon sexe, excité, durci, tendu par mon offrande séminale imminente, comme pour la remercier de savoir si bien m’aimer, si bien me faire m’oublier.”

Avec Paul, je ne l’ai pas compris tout de suite. J’étais bien trop focalisée sur le sujet de la bandaison qui se dégonflait dès que je le touchais. Passé cette période chaotique de notre histoire sexuelle, j’ai ensuite appris à le caresser, tout en douceur, pour le faire exploser. Pour moi, la douceur, c’est quand je n’ai pas forcément d’intention sexuelle à proprement parler, c’est quand j’ai envie de jouer avec son sexe juste pour jouer, pas forcément pour jouir. Mais, force est de constater rapidement que c’est justement cela qui le fait jouir, à ma plus grande surprise. Plus je vais doucement, plus c’est doux, et plus il jouit vite. Finalement, cela présente un côté très pratique quand je n’ai pas envie que la partie s’arrête… il suffit que j’augmente la cadence… ce qui fait de nous des êtres parfaitement compatibles tout en étant presque opposés. Car moi, pour jouir, il me faut plutôt du “fuck me hard”. Paul m’a donc réconcilié avec la masturbation. J’adore le caresser pour le faire jouir. Justement parce que je n’ai pas besoin de l’astiquer avec vigueur pour que son plaisir jaillisse. Un régal de tous les instants… il va maintenant devoir apprendre à jouir en toutes circonstances, puisque je connais son mode d’emploi sur le bout des doigts, et de la langue.

Cet apprentissage acquis pour moi, je suis alors libre de l’explorer plus en avant. Mais avec Paul, rien n’est facile au premier abord. Il faut être persévérante pour tirer le meilleur de lui. Il n’est pas du genre à discuter sur la chose, à entrer dans les détails techniques, ni à s’étaler sur ce qu’il ressent (vous l’aurez peut-être déjà compris à la teneur de ses écrits). Mais parfois, il lâche de petits indices… presque murmurés, chuchotés, à peine effleurés du bout des lèvres. J’entends ses mots venir à moi : “je suis à toi !”. Je n’ai pas tout de suite fait le lien avec ma façon de lui attraper les bourses. J’ai même été interloquée, me demandant bien à quoi il pouvait faire référence, lui qui ne dit presque rien, sauf qu’il est très indépendant… Puis, la parole s’est déliée petit à petit, de plus en plus, jusqu’à me dire qu’il aimait sentir son sexe dans ma main, tout son sexe, verge et couilles serrées, qu’il avait alors l’impression de m’appartenir… d’où l’expression “tenir quelqu’un par les couilles”. Mais là, entre nous, je sens surtout que l’on parle de lâcher prise, d’abandon, et de confiance avant tout. Et plus je serre, et plus j’ai la sensation qu’il jouit fort.

Ce soir là, il s’est mis sur le ventre. J’avais envie de l’entreprendre, de le prendre. Mais il n’avait pas fait de propreries… alors je me suis concentrée sur ses testicules, les serrant de plus en plus fort tout en lui caressant le frein tout doucement… une main ferme, une main douce. Cela semblait très fort pour lui, en demandant encore et encore, serrant ses cuisses pour que ma main l’encercle encore plus. Quand je l’invite le lendemain à m’en dire plus, il écrira : “J’avais aussi terriblement envie qu’elle me prenne – mais pas forcément sauvagement. Qu’elle entre juste en moi, doucement, profondément, puis qu’elle aille et vienne en douceur, longtemps… Or, j’ai adoré sa poigne sur mon sexe (périnée, testicules, verge, gland), à en jouir…”. Une jouissance très intense, et douce malgré tout ! Pourtant je n’ai jamais été aussi ferme avec lui. Il ajoute : “Une douleur qui se transforme en plaisir ?? Hummm hummm”. C’est en effet au cours de notre dernière séance que nous avons joué aux limites dans cette pratique, et qu’il n’a jamais dit le mot d’alerte. Prochaine étape : lui enserrer les testicules avec une corde… (pour la verge, c’est déjà testé et approuvé).

5 commentaires sur « L’érotisme des testicules »

  1. Merci Lady pour cet article très instructif, je vais donner mon avis d’homme, mes propres impressions.
    Personnellement mes testicules sont érogènes surtout quand ils sont lisses (comprendre « rasés de près »), le plaisir lisse est alors décuplé ! Les caresses sur le côté ou sous le périnée sont exquises, elles sont excitantes et font naître l’érection sans pour autant trop stimuler si l’éjaculation n’est pas loin.

    Ma chérie du moment sait qu’elle peut faire naître (renaître) une envie rapide avec de telles caresses.

    Je trouve aussi que se caresser les testicules est très érotique par rapport à la situation de se masturber en touchant le sexe.

    1. Oui merci d’avoir mentionné le rasage car je l’ai pratiqué dans cet objectif de multiplier les sensations… comme cela se produit chez moi sur les lèvres

      1. Oui Lady, c’est tout à fait ça ! Le rasage à blanc des testicules est super excitant avec les caresses douces l’effet est instantané. ça l’est tout autant sur les côtés que sous la base du pénis.

        Quand j’allais en club Libertin, je trouvais que c’était plus érotique de suggérer une érection en se caressant discrètement et de façon douce qu’en se « tripotant » de façon un peu glauque. Certains couples ne sont parfois pas restés indifférents à ce jeu sensuel.

        Idem pour la plage quand on veut susciter une érection et profiter de toute l’énergie qui est ressentie. C’est génial !

  2. Merveilleuse Lady Erell qui investie toutes les voies possibles du plaisir loin des tabous de notre société.
    Votre blog est une mine intarissable de questionnement sur ce le bonheur, la liberté, la tolérance..
    en bref Merci Lady Erell de ce que vous partagez pour nous rendre meilleur

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