Le bonbon à la menthe – Partie 1 – J9

Précisions

Va pas papa y est méchant (7h17)

Les routiers des années 2000 sont encore majoritairement des passionnés et des pros. Mais après le fameux contrat progrès, la profession commence à attirer n’importe qui du bas de la classe sociale. Mon bureau est au rez-de-chaussée, porte extérieure à 5 mètres, je suis seul (19h). Suite à une mesure disciplinaire, le mis à pied débarque comme un fou accompagné de son fils (17/18 ans) : insultes, menaces, provocations, me demande de sortir pour explication entre hommes. Le fou en moi fait une analyse vite fait de la situation : ils sont deux, mes yeux se posent sur extincteur à côté de la porte… j’ai mon plan… ils vont morflés. Je me lève et la phrase « va pas papa y est méchant » résonne. Je me rassoie : les insultes fusent « en plus tu es un lâche etc… ». Pendant 20 ans, je vais gérer toutes mes émotions. Pourquoi cette idée d’euthanasie ? Parce que depuis ma rupture avec Christine, j’ai la sensation de ne plus me contrôler. Je ne veux pas redevenir le Fou. Une chanson que j’aime « le chant du Fou » – HF Thiefaine.

2018 (13h08)

Février : début de rupture avec Christine officialisée début mars.

Août : rupture avec ma femme en tant que domina ; elle est au cap avec Gollum ; je perds 3 kg en 10 jours.

Octobre : échec de la formation de mon successeur (jamais fait une erreur de casting comme celle-là).

Novembre : je perds mes quatre seuls amis dont mon “Erell” depuis 30 ans. Ils sont Gilets Jaunes radicaux.

Effectivement, je me pardonne d’être tombé aussi bas. Euthanasie finie.

1999 à 2006 plus détaillé (18h43)

Une grosse chute de salaire (plus de déplacement). Mon nouveau travail me plaît, je grandis. Début 2001, je revois Juliette : c’est elle qui me contacte à mon entreprise. Mon objectif : revoir sa fille Tatiana, même si je dois donner de ma personne. Ça ne va pas avec son F. mais elle ne se confie pas. Le troisième soir de nos retrouvailles et notre deuxième rapport, Tatiana rentre à l’improviste. Je suis super heureux. Elle me fait la bise, s’assoit, me fixe pendant 10 minutes, éclate en sanglot et s’enferme dans sa chambre. Elle a 13 ans. Sa mère me dit : “elle pleure sûrement pour F.” (je ne saurai qu’à sa majorité pourquoi elle a pleuré).

Nous nous reverrons, Juliette et moi, plusieurs fois jusqu’à septembre, où j’apprends que ma femme doit se faire opérer, encore une fois, par quelqu’un d’autre. Je le prends mal (vous connaissez l’épisode du 10 septembre). La veille de l’opération, je craque. Le stress de l’opération me fait dire « pas possible ! chaque fois que je suis bien, un gros stress me fait paniquer”. Je veux quitter ma femme après l’intervention, mais celle-ci sera plus grave que prévu. Je suis à son chevet toutes les nuits pendant plus de 10 jours (un mari modèle). Début 2002, je la sors en club libertin. Elle prend son pied, pas moi. Sauf le côté candauliste en compensation.

2003 : j’évolue en tant que chef d’agence. En peine 3 ans, j’ai rattrapé voire dépassé ma rémunération de conducteur. Ma naine commence à se faire repérer dans le milieu érotique.

2005 : nous rencontrons un jeune bi (plus petite queue que moi) ; ça y est, je prends mon pied ! super trio, découverte de la prostate. J’apprends par mon entourage que ce garçon n’est pas clair. Je mets en garde ma femme, elle se fâche et va le voir sans moi. Haut et bas. Quand elle est avec lui, je mène mon enquête. Je propose un week-end de dernière chance dans un gîte à trois, je dois vérifier quelque chose. Je fais semblant. Ils se couchent. Je dérobe le portable du mec et là, stupeur, que des voyous en contact et les échanges de sms avec ma femme… deux ados foux amoureux. Putain… j’étais heureux. Les fêtes sont difficiles, je suis de trop, je couvre ma femme pour la famille jusqu’à la St Valentin qu’elle choisit comme jour pour me quitter. Prochain chapitre : ma courte descente aux enfers et ma force de résilience.

Besoin de parler de ma meilleure amie (21h30)

Nous nous rencontrons sur un plan libertin où, comme d’habitude, je n’assure pas, en 1994. Elle a un peu bu (elle à 24 ans) ; une idée de son copain : 28 ans comme moi. Elle est plus attirée par ma femme, moi je ne la touche même pas. Nous restons en contact en ami. Ça casse avec son mec, elle vit très très mal, elle a deux jeunes enfants. Pour lui changer les idées, on se voit au resto ou chez elle (je bosse sur Arras à 1 h de chez moi, elle habite à côté). Après nos sorties, je dors souvent chez elle et avec elle. Elle dort en tee-shirt nue, moi normalement nu mais avec elle je garde le boxer. Souvent, elle me fait des câlins. Elle doit mesurer 1m72 pour 65 kg, un vrai corps de femme. Un soir, lorsqu’elle est bourrée dans les toilettes, je vais jusqu’à l’essuyer. Pas de tabou entre nous.

Lors de la séparation avec ma naine, elle est de nouveau avec celui qui est devenu son mari. Elle m’envoie presque balader pour une histoire passée qui ne vaut même pas le coup d’en parler. Enfin si ! Elle devait déménager, je lui avais dit ok pour un coup de main. Elle me prévient le vendredi à 14h pour le déménagement samedi sauf que moi, je partais en séminaire le soir même à Ales. Elle m’a fait la tête en gros quatre ans. Cet été, ma femme est au Cap, Christine c’est fini. Je passe une soirée avec elle et son mari. Elle m’avoue que son mari est devenu impuissant. Ivre, elle n’est pas comme d’habitude plutôt collante et lourde.

Début décembre, elle m’appelle pour une invitation pour la St Sylvestre à 150€ par personne en ajoutant “ça va, hein !!”. J’ai explosé : « tu es sur les ronds-points et tu vas claquer 300€ pour une soirée ?”. Elle se fait opérer première semaine de mars. Lui ayant promis d’être à son chevet, j’avais posé des congés payés que j’ai annulés. Effectivement, pas de décès en 2018 mais l’année ne m’a pas épargnée.

Un flash souvenir

8h16 sur “un flash souvenir” [voir épisode J8]

– Bonjour Laurent, ce souvenir est fort intéressant en effet. Vous n’en avez jamais parlé avec vos différents psys ? Il me paraît évident qu’à l’âge où cela vous arrive, il s’agit d’une forme d’humiliation qui a généré chez vous un complexe en effet. Vous avez dû développer une forme de honte alors que cela était sûrement plutôt une mise en avant (vu la sexualité de vos adultes !)… il y a donc à creuser de ce côté-là. Il me semble que votre goût pour l’humiliation va de pair. Est-ce que ça vous parle ? Si oui, le travail consisterait pour moi à modifier le souvenir de cette période. En conscience, ou par l’hypnose. C’est plutôt efficace pour nettoyer les traumas.

– Je ne m’en souvenais plus, c’est revenu hier.

– Oui mais vous en avez parlé à d’autres moments où l’humiliation était présente et liée à l’exhibition de votre sexe en public notamment ! Cela non plus n’a pas été abordé avec vos psys ?

– Sûrement pas jamais je n’oserais. J’aurais l’impression de salir la psy. J’aime exhiber mon sexe aux hommes homo. Je suis hyper pudique avec les femmes. Je n’ai jamais envoyé une photo de mon sexe en trois ans à Christine. Elle est là la complexité de mon personnage.

– Elle est passionnante la complexité de votre personnage ! Et quand vous avez eu un homme psy, vous aviez honte c’est ça ? Mais alors pourquoi arrivez-vous à vous confier à moi ?

– L’homme psy, hyper masculin, autoritaire, m’a écrasé. Mais vous n’existez pas ! vous n’avez pas de sexe. C’est à mon portable que je me confie, de là votre thérapie par l’écrit et votre retour. Face à vous, en réel, je ferme ma gueule, essaie peut-être de vous séduire par l’humour. Ou au collier : je n’ai jamais osé demander à la psy si elle voulait une séance où je suis en chien. Il y avait un risque qu’elle m’envoie chez le véto… Je me suis confié à Christine en subspace. Elle me rassurait : “tu n’as rien fait de mal nut’s (c’était le nom qu’elle m’avait donné), tu es beau, je suis là, tu es important pour moi”.

– J’adore l’idée de ne pas avoir de sexe en effet. Je suis bigenre, les deux donc, ce qui peut être déroutant et aidant. Même mes clients les plus macho me voient ainsi : ni homme, ni femme. Un être qui leur fait face, leur répond, les guide parfois. C’est mon rôle clairement assumé aujourd’hui. C’est important pour moi que cela soit mis en lumière aujourd’hui ! Merci pour cela.

8h21 sur ‘Va pas papa y est méchant”

– 20 ans de refoulement des émotions ! C’est sûrement très lourd à porter ! Aujourd’hui, vous sentez ne plus pouvoir vous contrôler, cela me parait déjà long 20 ans ! Non pas que vous devriez laisser la colère et la violence agirent mais plutôt apprendre à l’accepter, l’apprivoiser (et non la rejeter en vous traitant de fou). La colère est pour moi un signe, une alerte rouge sur une situation qui fait référence à un passé (et pas forcément à la situation présente). J’ai aussi écrit quelque chose là-dessus, si ça peut vous éclairer : https://ladyerell.com/jexplore-le-sentiment-de-trahison-et-la-colere/ (ça rejoint nos échanges d’hier sur les blessures de l’âme).

– Je ne vis mes émotions qu’au collier  

– Et pourquoi ?

– Là est toute la question Erell. Si on trouve la réponse, je vais être centenaire et heureux. Pourquoi suis-je pudique devant une femme et exhibitionniste devant un homo ou bi ??? Pourquoi je ne vis mes émotions que dans la soumission ? Vous avez oublié ma demande ou plutôt mon intérêt pour vos photos

– Aucunement, mais c’est en essayant d’y répondre que ça viendra. C’est à vous de le trouver à travers nos échanges qui ne sont que des sources de réflexion. Les émotions : vous en avez eu depuis que l’on se parle et pourtant vous n’êtes pas au collier ! Essayez de me dire ce qui vous vient sans réfléchir quand je pose une question.

– Je pleure ; je m’aime un peu : est-ce que ce sont des émotions ?

– Bien sûr ! Vous m’avez déjà écrit vos émotions (presque chaque jour à mesure que vous avanciez)… notamment à la relecture de vos textes… Emu, pleure, tristesse aussi (nostalgie), parfois angoisse ou colère quand vous aviez à parler de vous sur la période «méchante»… je vois plein d’émotions exprimées justement. http://lalettreatable.org/spip.php?article149

En plus votre attirance vers la prostate fait de vous pour moi une androgyne. Vous avez oublié mes attirances pour les transgenres, avec elle je parle du vrai moi. Je parle aussi à la vierge mais elle ne me répond pas… J’ai toujours parlé à la vierge. Quand j’ai découvert votre identité, j’étais déçu mais mon côté pro est séduit par la chef d’entreprise. Après j’ai bloqué un long moment sur votre photo et là je me suis dit “face à elle, je me soumets” si nous nous étions rencontrés en soirée bdsm. Ensuite, votre côté kamikaze ou plutôt audacieuse m’a complètement libéré (je ne regarde plus mon portable de la même façon). Je sais, je suis convaincu qu’à travers vous, je vais trouver mon ciel bleu. Vous me dominez sur tous mes points forts. Une psy n’est pas chef d’entreprise. Si le rdv avant moi était une anorexique ou un enfant hyper actif, quand j’arrive devant elle, ne pense-t-elle pas « voilà l’autre casse couille qui vient me faire chier avec sa biologie de pseudo macho » ? Jamais, jamais personne ne m’a emmené jusqu’à aujourd’hui. Vous avez bien un défaut quelque part…

– Oh que oui même plusieurs ! Soyez-en convaincu !!! Et non désolée je ne suis pas la vierge ni une domina ! Je suis un humain qui aime aider les humains, surtout quand ils sont riches intérieurement ! Merci pour cette confession.

– Vous êtes la vraie domina. Vous devez être une super maman. Admettons : nous sommes loin dans mes confessions à une psy. Quand je serai dépassé par « sa synthèse » oui mais madame vous ne pouvez pas comprendre le monde du travail des affaires et manager des êtres humains. Ben avec vous j’ai juste à me taire. Pour moi, le monde médical quel qu’il soit, est décalé de la réalité, pas vous. Écologie : je me bats avec ma femme pour le tri sélectif. Je ne pars pas loin à cause de la pollution. Alors après votre blog (certes un peu compliqué à faire fonctionner), si j’avais fait un blog, j’aurais abordé les mêmes sujets… j’aurais ajouté l’uro. D’un, je ne sais pas écrire, de deux je ne suis pas patient. Pas grave, Erell l’a fait pour moi.

– Votre retour est précieux ! Merci

– Une vraie domina ou dominant est soumise dans son engagement 

– Je connais bien cette théorie d’où l’emploi du mot « souminateur » !

11h40 – Après 8 jours

– Je savais que j’avais deux personnalités émotionnelles : 1 Laurent pro – 2 Laurent chien ou au collier. Je découvre que j’en ai une troisième qui provoque des interférences entre 1 et 2 : Laurent enfant violé qui croit avoir digéré mais non ! il est en mode culpabilité quand il ne perçoit pas 3. Merci Erell

– Bravo !!!

– La blessure de la rupture avec Christine a ouverte d’anciennes cicatrices. Inconsciemment, j’ai corrigé avec 1 et 2 pour atténuer ma peine et 3 a pris la place, de là mon projet d’euthanasie

14h45 – Envoi de l’essai 5 (chapitre 4 et 5)

[Pas de réaction]

14h54 sur “2018”

– Vos quatre amis dont votre Erell ? Vous en avez déjà parlé ? Vous les perdez à cause de vos désaccords sur le mouvement des Gilets Jaunes ?

– C’était ma confidente (comparaison avec vous) depuis 1995. A cause de leur propos racistes, antisémites et homophobes (alors qu’elle sait qui je suis) et les trois autres pour leur imbécillité à gober les fake news. J’en ai récupéré deux mais je n’arrive plus à communiquer avec eux

– Faut attendre que ça se tasse ou il se pourrait qu’une phase se termine (celle attachée au passé et que vous ne supportez plus) et qu’une nouvelle commence ! Votre intolérance à ces caractéristiques montre une ouverture vers d’autres personnes plus ouvertes d’esprit justement ! Ce qui semble manquer à votre entourage !

– Quand je me suis pris le chou avec mes « amis » GJ, à bout d’arguments, je leur ai dit « arrêtez ! vous insultez mon intelligence ! » (moi qui suis en pleine lecture de la guerre de Vendée). Je me suis senti prétentieux sur le coup. Mais par rapport à eux, il n’y a pas photo

– Même si le dire peut paraître prétentieux et mal venu (dans ce cas, vous les insultez également), il est légitime de le penser 😉

– Celle que je croyais ma meilleure amie (d’ailleurs jamais osé me mettre nu devant elle alors qu’elle, pas de soucis), à ma question : “après avoir tout brûlé, vous allez brûler une catégorie d’humain ? », elle répond : “tu sais que je ne suis pas méchante mais comme aux jeux olympiques, je transmettrai la flamme »

– Vous avez évolué dans un sens, et eux dans un autre… c’est ainsi. Il y a trois ans, j’ai décidé de mettre fin à 25 ans d’amitié… parce que ça devenait indispensable pour la continuité de mon évolution. D’autres sont entrés dans ma vie depuis. C’est ainsi.

– Je pensais cela ce matin figurez-vous ! Va falloir que je fasse le ménage dans mon entourage maintenant. La grande inconnue : mon couple ou du moins ce qu’il en reste ?  

– Cela va dépendre de votre complicité ! S’il en reste assez. De l’amour je l’ai souvent lu à travers vos récits. Réussir à vous retrouver avec votre nouveau « moi », une nouvelle étape que vous aurez sûrement la force de franchir ensemble. Ou pas.

Si vous avez raté le début, c’est ici.

L’épisode précédent.

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