Tempête, tornade, froideur, fermeture. Nuit fragile. La première fois que j’ai vraiment senti ce truc de fermeture, c’est venu de l’autre. C’était en 2012, il y a 6 ans déjà et c’est à partir de là que je commence à me documenter, à réfléchir et à explorer sur la notion d’énergie. Je suis en couple depuis quelques mois avec un homme de 11 ans mon cadet. A la base, aucune chance que notre rencontre devienne une histoire. Et pourtant, nos peaux en ont décidé autrement. Après notre troisième rencontre sur une semaine, nous décidons de nous revoir et c’est là que l’histoire a commencé pour finir un an et quelques mois plus tard. Un record dans mes 7 ans de célibat alternatif, à ce jour.
Ouverture – fermeture de l’autre
Nous dormions encore dans mon lit de 90 cm de large. Autant dire que nous étions au corps à corps et que j’aimais ça. Je frissonnais quand je me collais contre lui pour m’endormir, et cela a duré quelques mois. J’aimais la chaleur de sa peau, la générosité de ses pores. Il s’endormait souvent avant moi, et j’ai appris à aimer son léger ronflement, celui qui me berçait jusqu’à trouver le sommeil. Ce soir-là, je suis fâchée contre lui. On s’en fout de la raison, une connerie sûrement, mais ce qui est certain, c’est que je lui prends la tête. Il est patient, il écoute, répond, se défend. Il ferait mieux de se taire. Alors, je surenchéris parce que je suis en colère, et que le mieux en général c’est justement de ne pas en rajouter.
Je suis collée contre lui par défaut, malgré la discorde. Mais pour la première fois depuis que l’on se connaît, je ne sens plus sa chaleur, celle que j’aime précisément. Que se passe-t-il ? c’est tellement flagrant pour moi, il est complètement froid. Je panique presque, avant de comprendre qu’il s’est fermé à moi. A cette époque, je n’ai encore aucune connaissance des chakras, du Chi etc… je constate juste un fait : je ne le sens plus et c’est horrible ! comme si, tout à coup, il n’y avait plus rien qui passait entre nous. Comme si l’énergie de l’amour ne circulait plus. J’ai replongé dans l’histoire d’avant, celle où le vide, à chaque engueulade, me rendait folle.
Une amie chère me fait remarquer que ce n’est pas parce qu’il ne m’envoie plus son énergie que je n’existe plus. C’est alors que j’ai pris conscience que notre attirance était très fortement liée à une histoire de fluide énergétique. J’ai commencé à me documenter. J’ai découvert le Chi, le tantra, les chakras. Je n’ai pas tout compris mais je le vis. Février 2016, alors que je m’interroge sur mon besoin de sentir la jouissance de mon partenaire (celui de cette époque ne jouit pas ou très rarement) et l’existence de cette énergie, je reçois une réponse d’Honoré Lavoie qui m’ouvre vers d’autres explorations énergétiques.
Citation, énergie et Kundalini
«Rire seul ou rire en groupe, ce n’est pas la même chose, n’est-ce pas ? Ton rire peut déclencher le mien et le tien peut compléter et amplifier le mien qui en retour peut t’amener au-delà de toi vers un fou rire fantastique. Il en est de même de toutes les émotions et vibrations intérieures. Nous résonnons tous tout le temps les uns avec les autres, la plupart du temps dans une sorte de cacophonie passablement chaotique dans la vie quotidienne, mais parfois aussi dans de merveilleux échanges mélodiques comme dans la danse, le chant ou la sexualité.
Il arrive, possiblement et de manière naturelle, que lorsque l’on s’ouvre dans la sexualité, qu’un moment survienne où la frontière entre les deux champs d’énergie des partenaires ne soit plus aussi nette. Ce que vit l’autre est en partie de ce que tu vis toi. Combien de fois dans ces moments-là tremblons-nous alors du plaisir de l’autre ? On peut même conscientiser tout cela et commencer à jouer de l’échange, du mélange, de la fusion de nos énergies pour les faire s’épanouir encore plus largement, pour les « monter en neige ». C’est là le cœur des pratiques de sexualité dite « sacrée » de type taoïste ou tantrique par exemple ».
C’est en avril 2017, au cours d’un atelier sur l’énergie avec Malati que j’aborde enfin réellement la notion de chakras. Je fais directement un lien avec ma sexualité. Après un échange virtuel avec mon Roi du moment, j’ai senti son envie sexuelle, et comme par ricochet la mienne monter en moi. Au lieu de partir dans la frustration liée à la distance, j’ai laissé cette énergie se diffuser en moi. J’imagine par la Kundalini. C’était doux et apaisant. Alors, je m’interroge sur le rôle de la pénétration dans l’ouverture des chakras, en entrant par le chakra racine, permettant de diffuser l’énergie à travers la Kundalini pour nourrir les autres chakras et le corps. Une façon de se connecter à la source par le chakra racine. Il jouit avec les mots mais ressent avec sa queue : l’énergie circule de bas en haut, en partant de la verge pour arriver au cerveau et finir en explosion physique.
Ouverture – fermeture de mon cœur
Tempête, tornade, froideur, fermeture. Nuit fragile. Cette fois, il s’agit de moi. Depuis quelques mois, je me connecte à mes émotions, à mes ressentis, à mes envies car j’ai l’impression de les avoir perdus, enfouis, étouffés. Parfois, je ne me sens plus sensible à rien. Et puis, ça arrive ! je suis touchée, j’ai les larmes aux yeux, je souris, je ris, je ressens. Donc non, je ne suis pas devenue une pierre froide et insensible, mais mes désirs sont amoindris. Alors, dès qu’ils se manifestent, j’y prête attention. C’est clairement depuis que j’ai eu la sensation de me manquer. Niveau énergie, c’est comme si j’étais tout le temps fermée, sauf à de rares exceptions.
« C’est difficile de vous toucher, hein ? » me dit ma psy dernièrement. Oui, c’est vrai. J’endosse une énorme carapace depuis très longtemps, et elle a été renforcée grandement au gré des expériences désastreuses qui me font toutefois avancer. « Il n’y a pas de hasard », phrase que je répète à qui veut l’entendre. Tout est parfait et là pour guérir. Alors, je sens aujourd’hui physiquement l’impact de ses ouvertures et de ses fermetures. Chakra du cœur : c’est le plus facile. Il se contracte quand j’ai mal, comme si une main le comprimait. Il se gonfle, se gorge quand je suis en amour, au point d’avoir l’envie d’exploser. Et puis, il sèche aussi, ne bat plus, ne respire plus, s’éteint.
Il me semble que tout cela vient de la tête : quelque chose ne va pas, mon cerveau ne jubile pas, il se prend la tête justement, il cogite, il est perturbé. Le cœur se ferme, ne sent plus, ne ressent plus, reste hermétique à toute tentative d’émotion. L’énergie circule de haut en bas, contrairement à l’énergie sexuelle dont je parlais au début. Et elle finit par fermer aussi le chakra racine, celui qui permet la connexion sexuelle. L’image qui me vient en partant du haut, c’est le claquement de verrous le long d’une énorme porte en fer. Clac, clac, clac. Circuler, il n’y a plus rien à voir. Je rentre dans ma caverne. Inutile d’essayer d’entrer par le toucher. Il faut débloquer d’en haut, et comme le mental s’est emparé de la machine, c’est pas gagné !
Alignement et centrage
Il va falloir du temps, de la patience, de l’espace aussi. Il ne va pas falloir insister, ni se justifier ou tenter de forcer les verrous. Il me faut me connecter à moi, me recentrer, m’aligner de l’intérieur. Rééquilibrer l’énergie à l’intérieur de moi. Et pour cela, le temps est un allié précieux. Les motifs de fermeture tombent petit à petit, parce que grâce à ce silence et cette distance, on (toi et moi) ne leur accorde plus d’importance. On ne les nourrit plus. Ainsi, ils ne peuvent plus s’épanouir et prendre toute la place, ils disparaissent comme ils sont venus de sorte qu’on les a déjà oubliés quand tout s’apaise. Combien de fois me suis-je demander pourquoi on en était arrivé là, sans réussir à retrouver la raison ?
Quand je suis enfin prête à déverrouiller les portes, sans qu’il n’y ait de recette pour cela, le parcours se fait de la même façon : couronne, cœur, racine. La tête va mieux, le cœur bat et les envies reviennent. Comme par magie. Et aujourd’hui, c’est dans mon corps que je le perçois le plus clairement.
Merci pour ton nouveau témoignage. En effet, c’est le voyage qui est savoureux. Bon voyage à toi alors !
je vous remercie. En homme je découvre cette voie et je perçois des sensations similaires à celle que vous décrivez.
Pas besoin d’être avec l’autre pour ressentir ses énergies. il suffit (façon de parler car pas si simple) de les identifier en soi. Je sais que lorsqu’une Shatki croisera ma voie elle et moi pourrons jouir pleinement de la vie.
Excellent ! Ravie de lire un homme qui s’éveille au monde merveilleux de l’inexpliqué !