Tant de temps

Tant de temps, de jours et de nuits à tourner et tourner encore autour du pourquoi, du comment, du manque, du « ce qu’il faut », ce qu’il faut faire, ce qu’on peut dire ou pas. Essayer de m’évader, voler, m’enrhumer le nez et le cerveau, torturer mon corps et mon esprit. Imaginer, espérer, croire que malgré tout ça pourra aller, mais rien n’y fait. Ces heures passées, ces idées noires à repousser, cette volonté d’être plus fort, plus vaillant, d’être ailleurs, insignifiant, repoussant, lointain, rien ou presque rien. Cette volonté d’être fort, de faire semblant, de paraître, d’y croire, ou de croire que non. Ce temps qui passe mais ne guéri rien. Ce temps passé toujours présent, du « moi pour toi » et puis… rien.

Ce temps à croire que je suis fou, stupide, bête, con. Ces heures passées à écrire, à réaliser un rêve d’enfant : publier un (des) livre(s). A penser que tout peut aller car il faut que ça aille. Le plaisir de te voir, de t’entendre. Le plaisir du si peu de temps passé à tes côtés, la tristesse des moments loin de toi. La joie de recevoir un message ou de voir ton prénom qui s’affiche lors d’un appel.

Ni vieux ni jeune, j’ai du vécu et un petit peu d’expérience. J’ai connu des bonheurs et des jours moins bons. Je devrais pouvoir le faire. Mais la vie réserve des surprises étonnantes. Le fil est tendu et le rasoir coupant, je veux rester maître du lieu et du moment. Il y a mes certitudes, passées, présentes, futures. Il y a mes réussites et mes erreurs, celles d’hier, celles de demain. Tout ce qui fait ce que je suis aujourd’hui et ce que je serai demain…

Et puis il y a cette demoiselle, jeune et belle, un brin hautaine que je regardais de loin. Je la trouvais trop belle et sûrement prétentieuse, un jugement sans connaître, une erreur de plus. Puis vint le temps d’échanger, de sonder, de découvrir, de la découvrir. Intrigante dans un 1er temps, étonnante par la suite, attachante depuis que j’ai appris à la connaître, fascinante par ce que je découvre jour après jour. Et puis il y a eu cette passion partagée (je crois). Ce sentiment si étrange que le bonheur est là, si proche, si facile et difficile à la fois. Il y a eu et il y a toujours le plaisir d’être ensemble, pour travailler, partager un café, des moments simples. Il y a eu beaucoup plus et un plaisir si grand, et tellement encore à explorer et à découvrir. Il y a cette électricité, ce frisson, ces battements du cœur…

«C’est trop, arrête ! » ou « je ne peux pas, ça me bloque » dirait elle en lisant ces lignes. Qu’importe. J’aime l’énerver et elle aime me faire rager. Je l’aime et j’aime ça. Je la déteste pour les mêmes raisons. Moi qui pensais être à l’abri, vivre des aventures, picorer de ci de là, partager sans sentiments, voilà que du haut de sa jeunesse (et de ses jambes élancées) elle remet tout en cause. Comme une balle dans un jeu de chamboule tout, un chien dans un jeu de quilles, elle bouleverse les certitudes. Elle a réussi sans le vouloir à me faire douter, accepter, avancer. Je devrais fuir, me détacher, la maudire, la détester de tout mon être pour cette douleur enfouie au fond de moi qu’elle a réveillé. Parce qu’avant elle je pensais être bien, mais avec un peu de recul il n’en était rien. Je navigue entre bonheur éphémère et spleen suicidaire. Pour elle j’irai décrocher la lune pour l’accrocher à son cou, en faire un médaillon visible dans la nuit et le jour. Pour faire d’elle la réalité d’un phare dans ma nuit. Malgré la douleur, je ne regrette rien et je recommencerai demain. Parce que pour ces moments de bonheur avec elle, polichinelle tremblant, je vibre de la joie de vivre.

De mes certitudes il ne reste pas grand chose. J’ai appris d’elle qu’il faut savoir tout remettre en cause. Mais je ne veux pas renoncer, elle est tout ce que j’aime et tout ce que je déteste, elle est mon idéal et ma faiblesse. Je lutte chaque jour pour ne pas plier mais j’aime tant lui succomber. Elle est douce et tendre, je le sais. Elle est dure, parfois trop, je peux lui dire, c’est nouveau. La vie est curieuse, moi qui souffre de mon passé, à ses côtés j’oublie tout, je suis apaisé. Je voudrai lui dire tout mon amour, ce qu’elle prend sûrement pour une lubie, elle ne peut même pas imaginer à quel point elle a conquis mon cœur et mon âme. Il serait si simple d’être mauvais, de lui dire tout et plus encore, mais elle doit le vivre et le découvrir d’elle-même. Je sais qui je suis, j’en ai découvert un peu plus grâce à elle. Je veux l’aimer toute ma vie et bien plus encore. Elle ne veut pas y croire. Elle a tort.

Je ne voulais pas mais c’est plus fort que moi. Je pense à elle à chaque instant du jour et de la nuit. J’écris des textes longs et chiants (sûrement) jusqu’au lever du jour. Ça lui fait peur mais il ne faut pas. J’aimerai être un enfant et lui offrir un bouquet de marguerites fraîchement cueillies. Elle les jetterait une fois que j’aurai tourné le dos. Peut-être devant moi pour me blesser. Elle peut être dure. J’ai découvert qu’elle pouvait aussi être douce. Elle dit qu’il ne faut rien attendre. Je sais qu’elle peut être tendre.

J’aime et j’attendrai. C’est juste ce que je veux. Je veux l’aimer. J’y crois « pour de vrai ». Je ne suis pas commun, je l’espère, je peux être chiant, je suis sincère, je suis souvent con, je garde ma part de mystère. Elle croit que nous sommes différents, elle a raison, sûrement. Mais je deviens elle, et elle devient moi, curieusement… Elle me manque si souvent et terriblement. Je voudrai lui dire tout et bien plus encore de mes sentiments. Lui faire comprendre combien je l’aime mais il n’y aura jamais suffisamment de mots ni de temps. C’est fou. Elle aurait peur. Moi-même je ne comprends pas mais c’est pour elle que bat mon cœur. Et à ses pieds, je le dépose sans hésiter un seul instant.

Ni ami, ni amant, juste être celui à qui elle pense en se levant…

Le manque de toi

Écrire encore et toujours, comme une fringale, comme une envie de pisser. Écrire et pleurer, écrire pour ne pas hurler, écrire pour se dire qu’il restera un peu de moi ici-bas.
Écrire le manque de toi, l’avenir auquel tu ne crois pas, ce dimanche angoissant, ce présent pesant. Aimer ta voix, tes attentions. Souffrir de la distance et de l’abandon. Ma vie s’est arrêtée un dimanche d’été.

Revivre dans mes rêves la douceur de cette passion, le plaisir d’être ensemble seuls au monde, si proches l’un de l’autre et si loin dans nos envies. Je ne saurais te promettre que demain sera mieux qu’hier, ni même qu’il sera au moins aussi plaisant. Je ne sais rien, c’est agaçant.

Ni contraintes ni obligations c’est ce que nous nous étions dit. Les quelques heures passées en ta compagnie resteront à jamais gravés dans ma tête et dans mon cœur. Me manqueront ton rire, ton sourire et bien plus encore…

Alors, je me chante les notes les plus belles de cet ailleurs. Dans une autre vie peut être des jours meilleurs… Cap ?

J’aimerai un moment avec toi, parler, marcher de-ci de-là
Parce que le temps passe, que jamais je ne me lasse
D’entendre (trop rarement) ta voix, je suis simplement en manque de toi

Parler de ce qui va pour toi, parce moi que je ne vais pas
Plus le temps passe moins on se voit, parler de toi, car tu ne me dis pas
Ce que tu vis aujourd’hui, passe le temps mais pas l’envie

Me manquent nos messages, nos discussions même sages
Mon téléphone ne sonne plus, sans nouvelles je ne vis plus
Vienne le jour et sonne l’heure, mon cœur saigne et pleure

Je te regarde un peu plus t’éloigner, chaque minute, chaque jour passé
Pas de questions, je n’ose pas, tu ne me dis rien, ou peu, ou pas
J’ère secrètement l’âme en peine, loin de toi ma vie n’est plus la même

Je ne sais pas dire le fond de moi, je t’ai tant dit pourtant déjà
Tu sais lire en moi c’est troublant, tu deviens moi c’est inquiétant
Ce qu’hier tu me reprochais, aujourd’hui tu le fais

Je n’ai plus le droit de le dire, alors je laisse mon cœur écrire
Je ne peux pas te mentir je suis sincère, je n’ai jamais triché pour te plaire
Je ne sais plus qui je suis ni où je vis, pour que mon cœur batte encore j’écris

Je n’ai plus le temps alors j’avance, la nuit tombe, la terre tourne, je danse
Devant l’assemblée je fais semblant, de vivre comme hier, maintenant
Je ne suis qu’un pauvre mais tendre fou, j’aime une princesse un point c’est tout

Je ne vis bien que dans mes rêves, jubilations vers le ciel, princesse de Clèves
Le manque de toi est insoutenable, même si j’en suis sûrement coupable
Petit garçon deviendra grand, il marche seul et droit devant

Petit déjeuner confiture, pas de nutella, café chaud et chocolat froid

Extraits des textes écrits par Yvan Desroses et gentiment partagés pour le blog

Voyage en mots troubles : des maux, des mots, démons

Lettres à L. : Une trop longue absence

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