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Ma plus belle histoire d’amant, c’est toi !

Polyamour libertinage bdsm amireux

5 ans déjà. Date anniversaire à quelques mois près. Quand je te rencontre à mon premier café poly en février 2014, tu t’es découvert polyamoureux depuis peu, comme moi, après une rupture difficile. Tu es grand, brun, fin de corpulence, avec de belles lèvres, mais un regard triste. Quand je te vois, j’ai toujours l’impression que tu viens de te réveiller. Ton énergie générale oscille entre témérité de la rencontre et grande timidité. S’en est touchant pour moi. Je t’accueille immédiatement avec empathie. C’est ma première participation à une réunion sur le thème du polyamour, concept que je viens de découvrir et qui m’a spontanément donné envie d’aller voir de plus près des personnes qui le vivent. Je me souviens avoir pris mon tour de parole, au micro (mes débuts de prise de parole en public également). Un certain Rémi présent dans l’assistance, qui m’avait contacté dans la journée via Facebook, probablement parce que je m’étais inscrite à l’évènement, et à qui j’avais tapé dans l’œil, me fait littéralement une déclaration publique en mode “tu me plais, j’ai envie d’en savoir plus sur toi”. Alors que je discute avec lui après les échanges en groupe, tu te présentes à nous et t’adresse d’abord à lui, en proposant une activité que tu as découverte la semaine passée. Il s’agit de shibari, lui expliquant que cela peut aider au lâcher prise (tu dis avoir senti Rémi dans une certaine fragilité).

C’est comme cela que nous nous retrouvons le dimanche suivant, tous les trois, au Loft dans le 20ème arrondissement de Paris. Un petit groupe d’initiés organise des ateliers de pratique du bondage, technique que j’ai toujours affectionnée dans mes coïts, par simple attachement des mains. Ce n’est donc pas très surprenant si je n’ai pas hésité à vous suivre, totalement excitée par la perspective d’une nouvelle découverte, et en même temps inquiète de ne pas savoir où je mettais les pieds. Je ne sais pas encore que j’entame le début d’une période de sexploration qui m’amènera où j’en suis aujourd’hui, c’est à dire très loin… Tu sais être rassurant, sûrement parce que tu viens de passer exactement par les mêmes phases d’appréhension et d’adrénaline. Tu nous guides, prends les devant, et proposes de me trouver un rigger. Seulement moi, ce n’est pas mon mode de fonctionnement, je suis timide et réservée comme toi, et je ne veux surtout pas déranger, encore moins demander. Alors, je refuse, et décide d’attendre que cela se présente à moi… ce qui ne va pas tarder à arriver. Je vais avoir la chance de vivre mon initiation dans les cordes d’Alex, dont c’est également la première venue dans ce lieu. Sous tes yeux bienveillants, je découvre mes premières sensations de trans, d’état modifié de conscience et c’est toute stone, après deux petites sessions, que je me retrouve câlinée dans tes bras. C’est là que j’ai senti l’intensité de ton désir pour moi pour la première fois.

C’est avec le goût intense de ce désir que tu me donnes envie de te revoir dans l’intimité. Mars 2014, ce sera chez moi et nous passerons la nuit ensemble. Premier blocage pour moi : tu ronfles intensément, et je crains ne pouvoir m’y habituer, jamais. C’est un frein énorme pour une relation suivie dont je pourrais avoir envie, pour me projeter avec toi. J’aime trop partager mes nuits. Et puis, je constate immédiatement que tu es beaucoup trop “affectueux” pour moi,  moi qui aime mon indépendance matérielle et physique. En gros, je te trouve trop « collant » physiquement, et je t’en fais part rapidement. Tu ne m’en tiens pas rigueur, mais c’est de mon point de vue ces petites choses au départ d’une histoire qui feront que je ne tomberai jamais amoureuse de toi. Et tu vas, au fil du temps, prendre cette place d’amant, puis d’amireux, comme j’aime t’appeler. Celui avec qui j’ai toujours autant de plaisir à passer un moment, câlin ou pas, en mode confidences, sans exception. Avec ton envie de sexploration, complètement concomitante à la mienne, ajoutée à celle de vivre le polyamour, nous allons régulièrement nous retrouver à deux, à trois, à plusieurs, en club, au sauna, en soirée privée, avec mes amoureux. Tu es, pour moi, le complice, le compagnon, le partenaire et l’ami idéal pour explorer en toute confiance la large palette des possibles qui s’offre alors à moi.

En ce début de période polyamoureuse, je touche du bout des sens le bonheur d’avoir plusieurs relations en même temps. Je fréquente en même temps l’homme de ma dernière rupture (qui est revenu, en essayant de me partager, ce qui ne va pas lui convenir longtemps), celui de ma rupture précédente avec qui je suis restée amie et intime parfois (quand il n’est pas en couple) et une nouvelle relation à distance qui démarre via Facebook (mon premier “polyamoureux” qui ne le restera pas non plus longtemps avec moi). Alors, quand il apprend que je vais passer la nuit avec toi (alors qu’il est à 600 kilomètres de là), pour notre deuxième ou troisième nuit, il demande à pouvoir nous entendre faire l’amour. Je n’ai alors jamais fait de sexe à plusieurs, encore moins en virtuel, et encore moins avec un amoureux, mais l’idée me séduit immédiatement, réveillant mon côté joueur et exhibitionniste. Alors même que je te connais à peine, et peut-être aussi parce que je sais déjà qu’il n’y a pas vraiment d’enjeu entre nous, c’est tout naturellement que je te propose d’être écoutés en live par D. Tu acceptes sans réticence, ni résistance. C’est souvent ce que j’ai apprécié le plus chez toi : ton côté “on y va !”. Et ce sera notre première nuit fauve*.

Et puis, nous allons passé rapidement à une réalité augmentée. La première rencontre entre deux amireux, ou entre deux amants, dont un ex amoureux. Le contexte : un concert dans un bar plutôt rock du côté de Bastille. Début de soirée autour d’une bonne bière, vous savez tous les deux qui vous êtes pour moi. Finalement, aucun stress, nous sommes comme trois amis dont les liens un peu particuliers (et nouveaux pour nous trois) ne seront perceptibles d’aucun autre. La discrétion est de mise, tu glisseras parfois ta main sur ma cuisse sous la table, cherchant à ne pas créer de gêne vis-à-vis de mon ex (toujours amoureux). Et c’est cette délicatesse dont tu sauras toujours faire preuve, et dans des situations bien plus scabreuses, qui me feront continuer à t’apprécier un peu plus à chaque sexploration. Je ne vais donc avoir aucune difficulté à te présenter à l’avenir, de manière plus ou moins officielle, selon la capacité d’encaissement de mon partenaire du moment. Jusqu’à ce que je décide de parler de toi comme mon amant favori, mon amireux, et que je n’hésite pas, pour notre deuxième rencontre en novembre 2018, à proposer à Paul un concert où tu joues. Une confiance à toutes épreuves que tu ne décevras pas. Tu sais te positionner selon mon actualité amoureuse, sachant parfaitement resté discret dans ton rôle d’ami proche, ou plus tendre si cela est acceptable.

De ton côté, tu fais des rencontres bien évidemment, dont tu me parles comme à une amie, une confidente que je deviens. Quand cela sera possible, nous allons être présentés tour à tour à nos partenaires respectifs, sans jamais réussir à être suffisamment synchrones pour un échange à quatre (avec ton amoureuse et mon amoureux du moment). Je ne compte plus le nombre de trios et plus que nous avons pu faire, mais celui qui m’a le plus marqué est évidemment le premier. Parce que tu m’as offert une initiation au plaisir saphique avec une femme terriblement belle et excitante, et qui plus est, avait envie de te voir avec une autre femme. Elle, lesbienne à 90% à l’époque, m’a tellement gâtée, qu’en sortant de chez toi, je me suis demandée comment je pourrais maintenant faire autrement qu’avec un homme et une femme en même temps. Juillet 2014, j’ai enfin ma confirmation : je suis bien bisexuelle et libertine. Quelques années plus tard, ce sera à mon tour d’initier une de tes amoureuses, avec une conclusion moins enthousiasmante pour elle. J’en garde le souvenir d’un échange en spirale, s’offrant à tour de rôle du plaisir, et le parfum que je porte (parfois) aujourd’hui : Chloé.

Les cordes, nous en avons pratiqué souvent, surtout à cette période où tu allais à la Place des Cordes plusieurs fois par semaine, et que j’ai commencé à prendre des cours de shibari. Tu préfères de loin être attaché qu’attacher, bien que j’ai un super souvenir des peu de fois où j’ai été dans tes cordes. Des gestes doux, enveloppants, sensuels et tendres aussi… tout toi. Tu as été mon cobaye quand j’ai commencé la suspension, bien que ça ne soit pas ta préférence. Mais je garde un souvenir particulièrement fort de notre séance en duo, au cours de laquelle elle nous a attachés, chacun puis ensemble, jouant presque le rôle du captif sauvé par la belle. Un moment très intense qui nous a rapproché tous les trois, et a permis cette première fois saphique. Alors que tu explores en sa compagnie (ou pas) les milieux libertins et bdsm bien avant moi, je vais t’y rejoindre parfois. Ma première (et unique) Fetnight, où je découvre que je préfère être active qu’observatrice, m’ennuyant rapidement si rien ne se passe concrètement pour moi. Mon premier Kinky Salon Paris, ainsi que le deuxième. Autant de soirées où je préfère être accompagnée, pour y retrouver notre complicité à plusieurs. J’ai finalement peu de souvenirs où nous n’aurions été que tous les deux.

Quand c’est à mon tour de te proposer une soirée privée, tu vas pouvoir m’offrir le goût des trios HHF que je redoute encore, craignant de me sentir tel un objet sexuel dépourvu de toute humanité. Ou à l’image des films pornographiques qui ne représentent pas la sexualité que j’affectionne. J’étais accompagnée de mon amoureux très aguerri du libertinage (rencontré quelques semaines avant dans la même soirée), et toi d’une belle jeune et blonde, et qui n’avait pas froid aux yeux. La configuration idéale pour moi allait se présenter. M’occupant du sexe de mon chéri, tu t’es généreusement mis à me prendre en levrette. Emplie de ton membre (que j’aime qualifié de moelleux), je n’ai pas tardé à jouir de la situation. Cérébralité, quand tu me tiens ! Une autre fois, c’est dans le nord de la France que nous nous retrouverons à dormir à trois, après une belle soirée en club libertin en charmante compagnie. Que le nord de la France peut être accueillant et chaleureux… Elle et toi, mes deux amireux/ses, vous m’avez réveillée à coup de caresses et autres gourmandises, qui en ont fini de moi. Moi qui avait peiné à dormir entre vous deux, trop excitée par la réalisation d’une sorte de fantasme : le co-dodo avec un couple ou mon couple.

Là où tu m’as le plus bluffée, dans l’observation de ta sexploration, c’est clairement quand tu m’as annoncé être physiquement attiré par un homme. L’homme d’un couple avec lequel nous avions échangé des délices. Tu n’en étais pas à ta première expérience masculine, mais cette fois semble un peu différente : tu as une vraie attirance. Il faut dire que le bonhomme ne laisse pas indifférent(e.s), en tous les cas moi j’aime aussi. Il a, entre autres caractéristiques, l’avantage d’être aussi bien membré que toi, et bisexuel. Sa femme t’a offerte à lui… et pour le reste, je n’y étais pas. Entre autres, j’ai bien sûr grandement apprécié que tu acceptes que je nous filme pour mon “Roi”, adepte des vidéos coquines et condition sinequanone à ce que je puisse te voir librement sans lui. Que tu nous rejoignes au Cap d’Agde pour quelques jours à trois, et de repartir plus tôt que prévu parce qu’il était en overdose. Et enfin, que tu m’accompagnes avec Roch en sauna libertin bi, soirée particulière que nous avons réussi à surmonter malgré son côté glauque, grâce à notre complicité à toute épreuve.

Au fil des mois et des années, tu as évolué, pour ne pas dire changé, jusqu’à ce que je ne te trouve plus du tout “collant”, et que je t’en fasse part, comme je l’avais fait au début pour le côté négatif de la remarque. Je ne compte plus les nuits partagées ensemble, le plus souvent chez toi. Je me suis habituée à tes ronflements, j’ai même appris à les aimer. Je n’ai jamais été trop câlin du matin. Bien des fois, j’ai refusé tes avances caressantes pour vite me préparer et partir sans autre échange. Jusqu’à ce que j’apprécie également mes réveils dans tes bras, et plus si affinités. Toutefois, nous n’avons quasiment jamais partagé un petit déjeuner ensemble, nos horaires étant décalés. Nous ne partons pas non plus en week-end, sauf pour quelques escapades dans le nord de la France pour rejoindre mes amis libertins. Donc jamais vraiment en tête à tête plus d’une soirée et une nuit. Parfois, je m’interroge sur le pourquoi du comment je ne suis pas tombée amoureuse de toi, et vice versa. Probablement une question de calendrier. Alors, comme je le dis maintenant depuis trois ans, je continuerai de parler de toi comme ma plus belle histoire d’amant, et pourvu que ça dure longtemps.

En suivant les liens, vous découvrirez nos aventures, parsemés de-ci de-là au gré des récits.

* article à venir

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