Il.elle.s m’ont offert un échange à quatre des plus épanouissant pour mon plaisir. Quand tous se mélangent et tous se goûtent. Une première pour l’un, une confirmation pour l’autre. Mes adeptes du slow sexe se sont enfin rencontrés. Je n’attendais que ça depuis deux ans, mais elle n’était pas prête. D’aucuns diraient que nous n’avons fait que des préliminaires. Moi j’ai vécu une orgie, qui s’est terminée par un massage. Ça, c’était ma première fois. Le lendemain, elle m’écrit : « J’avais envie de douceur et de variété après nos multiples rencontres tournées plutôt en deux+deux… je suis ravie du vrai échange à quatre. Merci à tous les trois ».
Entre règles et liberté
Elle fait bien de le souligner. Dans le libertinage, les codes sont nombreux, chaque couple créant ses règles, comme une sorte de mode d’emploi de leur fonctionnement avec les autres. Le problème, c’est qu’on a beau mettre des règles, les situations changent et les envies aussi, au gré des rencontres. Le cadre est rassurant, mais peut rapidement être privatif d’épanouissement personnel. Je n’ai jamais senti qu’il.elle.s se mettaient dans cette catégorie. Il.elle.s suivent l’évolution de leurs envies propres, dans l’écoute de chacun.e. Depuis que je la connais, elle n’a pas envie d’autres hommes que lui, à mon grand regret. Je les aurais bien présenter à mes conquêtes masculines, parce qu’il.elle.s sont les seul.e.s à se mélanger vraiment. Avec eux, nous pouvons allier slow sexe et orgie, et c’est délicieux. Tout le temps.
Je ne portais pas de soutien-gorge, et elle l’a mentionné, agréablement surprise par la fluidité des gestes que cette absence permet. Quand je m’y suis mise il y a quelques mois, c’est clairement une des sensations que j’ai projetée. Certains me l’avaient soufflé, de ceux qui l’enlevaient justement très rapidement. J’avais demandé pourquoi : la fluidité des caresses dans le dos. La liberté d’expression corporelle que les seins libres offrent est une expérience immanquable. Je me surprends à les caresser à tout moment de la journée, car je les sens, enfin. Je n’avais pas soupçonné à quel point cela pouvait être agréable, passé les premiers jours de gêne.
S’il y a bien une situation qui me fait oublier qui et où je suis, c’est l’orgie. Ce que je nomme ainsi, sans avoir trouver un autre mot plus approprié, c’est le mélange absolu des corps, qu’importe le nombre. Quand toutes les mains sont occupées, toutes les bouches embrassées, tous les sexes massés, sans qu’on ne sache qui fait quoi. C’est à ce moment-là, précisément, que je décolle. Probablement parce que mon esprit ne peut plus analyser la situation, il n’a plus d’autres choix que de se taire, de lâcher prise. Le pressentiment de cette sensation m’est apparu avec la magnifique scène orgiaque du film Short Bus. Ce fût confirmé lors d’une sortie en club libertin en Belgique, où le libertinage m’a semblé un art de vivre. A l’Acanthus, je découvre une salle réservée aux orgies, plafond bas obligeant les participant.e.s à s’allonger, pourvu de fenêtres pour les voyeur.euse.s dont je faisais partie. Mon partenaire n’avait pas envie de s’y plonger, ce n’est que partie remise. Et puis, il y a eu le Kinky Salon Paris numéro 4, en mars 2017. Mon meilleur souvenir, par le nombre impressionnant de corps se mêlant, dans la bienveillance.
Osmose et lâcher-prise
Nous en sommes là tous les quatre, sans préméditation. Rien n’a été posé clairement et je n’ai aucune attente. Elle m’annonce qu’il.elle.s ont rencontré des couples, c’est donc naturellement que je leur présente ma plus belle histoire d’amant. Nos envies ? se mélanger. Trop occupée professionnellement en ce moment pour y penser vraiment, je me laisse porter par la rencontre. Je n’ai évidemment, ou étrangement, aucun doute sur l’osmose qui va se produire. J’ai confiance en ils.elle, je les connais depuis assez longtemps maintenant pour savoir que la sensualité sera au rendez-vous, le reste suivra. Il manque donc ce petit piment habituel qui assaisonne mes premières fois, la montée d’adrénaline. Mais la simplicité et de la fluidité qui caractérisent mes relations suivies comblent amplement cette absence. La sérénité est de mise. Et c’est bien sûr là que je me fais surprendre.
Je me suis arrêtée brusquement de t’embrasser. Je soupçonne qu’il arrive ce que je n’avais pas imaginé. Un spectacle immanquable à mes yeux, tellement ce sont les images qui me font partir depuis peu. A bien y réfléchir, j’aurai pu le prévoir, car je t’en avais parlé. Tu n’es pas à ta première fois, lui si. J’ai remarqué votre proximité dénuée de gêne, ce qui participait à nos échanges très rapprochés. Evidemment, l’absence de bisexualité masculine dans ces jeux-là est un frein important aux échanges très mélangés. J’ai mis un peu de temps à saisir qu’il venait de te goûter. Je me suis redressée pour en avoir le cerveau net. Oui, sa bouche glissait lentement sur ton sexe, avec une telle appétence que j’ai cru qu’il en était adepte depuis toujours. Et c’était beau, juste beau. Je suis restée fascinée un bon moment, comme si je ne réalisais pas ce qui se passait ou que je le réalisais trop justement.
Ta première attirance
La bisexualité de mes partenaires est un fantasme auquel j’évite de trop penser, à cause de sa rareté frustrante. J’aime l’initiation, quand on ose dépasser les frontières de sa zone de confort. J’aime surtout quand l’envie prend le dessus, et que la raison n’a plus sa place. Etre libre de s’offrir cette exploration n’a pas de prix à mes yeux, c’est le plus beau des cadeaux que l’on puisse se faire. Et bien sûr, cela me procure des orgasmes cérébraux très puissants. Tu m’as déjà offert ce cadeau il y a quelques temps. Je te présentais à lui.elle, et tu as eu envie de te joindre à mon enthousiaste fellation. Sous les yeux de sa belle qui n’en revenait pas non plus, nous allions découvrir ensemble qu’il était bisexuel assumé. Tu lui procurais donc un plaisir immense avec ton désir subit. C’était la première fois que tu étais réellement attiré par un homme, et bien sûr tu en étais le premier surpris.
Elle m’a demandé ton contact. Il.elle.s avaient très envie de te revoir dans un contexte plus intime que le club libertin où nous étions installés ce soir-là. Elle cherchait depuis longtemps un homme pour son homme, gourmand de ses jeux masculins. Tu as donc été son cadeau d’anniversaire, un scénario que j’ai imaginé jubilatoire pour les trois comparses. Ce mélange d’excitation et de pression, que ce soit pour l’offert, l’entremetteuse et le gâté. Un fantasme qui reste encore à assouvir pour moi. Qui sait, un jour…
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