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Du polyamour au libertinage ou la fin de la pudeur

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Polyamour

Une salope oui, mais une « salope éthique », comme le titre de ce livre recommandé dans le milieu polyamoureux. 23 février 2014, je sors de ma zone de confort et je bascule dans une autre dimension, celle qui va en finir avec ma pudeur. Comment j’en suis arrivée à sortir en sauna libertin comme j’irais au cinéma ? à être tout à fait à l’aise avec les vestiaires, le naturisme et les parties de jambe en l’air avec des inconnus ? c’est précisément dans le jacuzzi de l’Eclipse la semaine dernière que cette réflexion m’est venue, et l’envie d’écrire sur la pudeur passée.

Je suis une exploratrice de la vie. Quand je découvre un concept qui m’interpelle, il faut tout de suite que je l’explore, que je le mette en pratique et que je vois comment ça se passe pour les autres. De la fiche Wikipédia sur le polyamour, je passe immédiatement aux cafés-poly mensuels parisiens. La rencontre avec S., ma plus belle histoire d’amants, va déclencher un enchaînement d’opportunités incroyables. Il est aussi en mode découverte, avec une soif de vivre autre chose. Et il partage généreusement les occasions d’expérimenter. C’est comme cela que je me retrouve rapidement à la Place des Cordes, pour découvrir le shibari. Que je goûte à ma première fille, et au plaisir du sexe à plusieurs. Il est un partenaire idéal pour les premières fois, sans stress et avec cet émerveillement candide qui ne laisse aucune place à l’indifférence.

Du polyamour au libertinage, il n’y a qu’un pas. Du libertinage au bdsm, il n’y en a que deux. Possible que ça fonctionne aussi dans l’autre sens. Je les franchis tous les trois sur une période de 3 ans, toujours à mon rythme et au gré de mes rencontres, qui ne doivent rien au hasard, j’en suis certaine. Je me souviens de la séance de soumise qui m’a le plus réconciliée avec mon physique. C’était probablement la troisième fois. Je devais me tenir droite, la tête haute, fière. J’étais une soumise en mode princesse. Et j’avais envie de lui plaire. En fait c’était plus que cela : j’en avais le devoir. Je n’avais pas le choix si je voulais continuer à jouer. Alors, petit à petit, je me suis redressée, j’ai assumé la rondeur de mes seins et de mes fesses, j’ai appris que je n’avais pas l’air prétentieuse quand je me tenais droite. J’étais juste plus élégante, plus jolie et agréable à regarder. Et j’ai aimé cette sensation de ne plus avoir honte de mon corps, et même d’en être fière.

Le devoir s’est transformé en nécessité. Il est sorti du cadre du jeu pour entrer dans celui de la vie. Du faire pour l’autre à être pour soi. Ce regard sur moi participe dorénavant à faire grandir l’estime de moi, chaque jour. Ça ne paraît rien, et pourtant ça change tout. Je ne me demande plus ce que les autres vont penser de mon physique. Je n’y pense même plus. Cela m’a amené à vivre en mode naturiste, d’abord dans l’intimité, puis dans des espaces publics dédiés. Quel plaisir de vivre nue, de se baigner sans maillot de bains, de prendre le soleil sans trace, d’en arriver à oublier culotte et soutien-gorge, de ne plus se préoccuper de ses petits détails matériels qui ternissent les instants les plus spontanés et naturels !

Je suis devenue une adepte du sauna libertin, alors que j’ai d’abord préféré les clubs pour leur ambiance musicale et les tenues sexy. Quelle joie de pouvoir effleurer la piste de danse après avoir joui. Plus de problème de vestiaire. Je pouvais rester costumée, même pour coquiner, ce qui m’arrangeait bien. Mais mon évolution vers la nudité m’a rattrapée aussi en soirée dancefloor. Je me suis surprise à avoir envie de danser les seins à l’air, et donc à les assumer pleinement. Un vrai bonheur. Après ma première sortie en club, j’ai regretté ne pas avoir compris avant qu’il ne s’agît finalement que d’une boîte de nuit améliorée, où on n’est jamais obligé de voir ce qu’on n’a pas envie de voir. Et c’est plutôt confortable pour débuter. Et surtout, j’ai senti une forme de respect pour la beauté des femmes, laissant place à une expression libre, très loin de la sensation de proie ressentie bien trop souvent en boîte de nuit.

Ce que j’ai pu voir comme une contrainte dans un cas, l’est devenu dans l’autre et vice versa. Aujourd’hui, je trouve plus contraignant de me préparer pour une soirée, m’apprêter et porter les talons hauts que de glisser dans un jacuzzi sans avoir à prêter attention à ma coupe de cheveux. L’approche est finalement plus simple et naturelle, mais ne permet pas un grand jeu de séduction. Le choix dépend donc de l’humeur du moment. Pourtant, ma première fois au sauna n’est pas du tout un bon souvenir. Justement à cause de ce mal à l’aise qui n’arrangeait rien à la nouveauté un peu angoissante de la découverte du libertinage, avec toutes ces arrières pensées un peu négatives qui trottaient dans ma tête. Des images stéréotypées de je ne sais où. Ce soir-là, j’ai connu le dégoût. Mais comme après une chute de cheval, je suis remontée en selle rapidement pour en tirer une expérience positive.

Aujourd’hui, je suis à l’aise avec ma nudité et celle des autres. Quoi de plus naturel finalement ?

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