Site icon Le Blog de Lady Erell

L’anal : enfin une zone qui nous met à égalité (partie 2)

Lady Érèll anal sodomie fist squirt ondinisme massage prostatique

L’anal à égalité

J’ai adoré cette phrase de Misungui lu sur les réseaux sociaux en réponse à un homme qui voulait louer ses services. Elle disait qu’en général c’est plutôt elle qui met des trucs dans des trous. Moi, c’est quelque chose comme : tu m’encules, je t’encule ! c’est quand même génial d’avoir un terrain de sexploration identique entre les hommes et les femmes. Le même, qui fonctionne pareil, à quelques détails prêts. Eux, ils ont la prostate, mais nous on a le point G qui, atteint par derrière, peut aussi amener à déclencher notre fontaine. Merveilleux, ça laisse le passage libre pour une belle projection. Si si, c’est du vécu… mais ça, c’est une autre histoire.

Bon, j’en étais où déjà ? Ah oui, tu m’encules, je t’encule… Quoi qu’il en soit, c’est rarement une monnaie d’échange. Plutôt une entrée en matière un peu provocante, histoire de remettre chacun à sa place. La pénétration a quelque chose de particulier, en cela qu’on entre vraiment dans l’intimité de la personne. Être pénétré et pénétré n’ont rien d’anodin. Dans le premier cas, il s’agit d’ouverture, d’offrande, de don de soi, et de sensation d’envahissement, de remplissage. Dans le second cas, il s’agit d’ouverture, d’offrande, de don de soi, et de sensation d’accueil, de confiance, d’enveloppement. Quand je te reçois, ou quand tu me reçois, il se passe une connexion intime qui est pour moi la plus généreuse. Je te laisse entrer à l’intérieur de mon être, je t’ouvre mon chakra premier.

L’image la plus analogique qui me vienne est celle du film Avatar. Pour réussir à communiquer avec leur animal, ils doivent se connecter à eux à l’aide de leur queue, pour que la confiance et les ondes énergétiques puissent circuler. Pour moi, c’est la même chose quand il y a pénétration. Je me sens en lien direct avec l’essence même de la personne, comme si j’étais elle et qu’elle était moi. Comme si à ce moment-là, tous les messages pouvaient passer entre nous sans avoir à les exprimer. Et le plus étonnant, c’est que je le ressens quand je suis pénétrante, et surtout avec mes doigts. En revanche, quand j’utilise un sexe artifice, c’est essentiellement l’offrande de l’autre qui nourrit mon plaisir. Le don de soi.

Je constate souvent que j’ai du mal à donner en même temps que je reçois. Je me suis longtemps interrogée sur le peu d’intérêt que je portais à la pratique du 69, pourtant si prisée. Tout simplement parce que mon énergie sexuelle est partagée entre le plaisir de recevoir et le plaisir de donner, et du coup divisé, moins intense. Je préfère de loin qu’on s’occupe de moi pleinement, ou m’occuper pleinement de l’autre. Il en est donc de même pour les autres pratiques réciproques, telle que l’usage du double gode. J’ai testé, non approuvé ! ce n’est pas tant la pratique qui m’intéresse, que la sensation éprouvée et son intensité.

C’est pour cela que j’ai une grande préférence pour les initiations. J’éprouve un plaisir immense à faire découvrir, à ouvrir, à libérer, à accompagner dans l’ose. Et même si la personne ne va pas aussi loin qu’il serait possible, rien que l’approche me réjouit. Notamment, malgré de longues pratiques assidues avec un partenaire très gourmand il y a de ça quelques années, je n’ai jamais réussi à le faire jouir (entendre éjaculer) en lui massant la prostate sans une stimulation de la verge. Or, je sais que c’est possible. D’aucuns ont pu y accéder visiblement, mais la sensation était pour eux si nouvelle et « bizarre », qu’ils n’ont pas réussi à aller aussi loin. Ils ont tous décrit la même chose : une envie d’uriner. Mais non, il devait bien s’agir d’une éjaculation d’une autre forme, plus lente, plus sensationnelle, plus intense aussi. Un jour, j’y arriverai !

En revanche, je n’ai jamais pénétré une femme par l’anal. Il faudrait qu’elle me le demande pour l’entreprendre. Comme certains hommes galants le font d’ailleurs. Une expérience fort agréable, soit dit en passant. Celle d’avoir à demander, après avoir hésité (ou pas), après avoir senti l’envie si forte qu’elle ait pu se manifester par les mots. Pas si facile pour moi de parler pendant l’extase. Je communique bien plus par les gestes, les râles, les frissons, les frôlements de peau, le regard, les pressions. Les mots ne sortent pas, car il ramène le mental, la réflexion, l’esprit et parfois me déconnectent du monde des sensations, de l’énergie partagée. J’affectionne le monde invisible des ondes énergétiques sur lesquelles j’ai peu de mots à mettre.

Cela dit, je pénètre aussi rarement une femme, sauf à ce qu’elle le désire pleinement. Sûrement parce que c’est très intime justement, et que l’intimité des femmes m’impressionne encore plus que celle des hommes. Eux, j’aime les bousculer, les sortir de leur zone de confort, jouer à l’inversion des rôles, laisser mon masculin s’exprimer. Avec elles, je suis beaucoup plus timide, presque maladroite, liée à mon manque d’expérience aussi. Étonnamment, je ne me sens pas si mâle que cela avec les femmes. Contrairement à ce que j’aurai pu penser, je veux dire. Cette histoire de masculin ou de féminin dépend moins du genre de l’autre, que de l’énergie ressentie sur le moment. Et, il en est de même avec les hommes bien évidemment.

Se retrouver la place du pénétrant, à la demande du pénétré ou avec son consentement. Et oui, je demande avant, ou du moins j’en parle. Je l’introduis dans la conversation avant d’aller plus loin. Pourquoi ? parce que ce n’est pas habituel, pas coutumier, pas conventionnel de pénétrer un homme avec ses doigts ou autres accessoires. Avec une femme, l’approche est différente pour moi. J’y vais toujours doucement, très doucement. Que ce soit pour l’avant ou pour l’arrière, ce qui me laisse le temps de la perception du consentement de mes partenaires. Et si j’ai un doute, je verbalise : « c’est ok pour toi ? je peux ? ».

Malgré tout, certains hommes sont très demandeurs, d’aucun m’ayant déjà proposé d’échanger un massage prostatique contre deux cours de chant. Et puis avec d’autres, c’est toujours inexplicable. Après deux mois de pratiques intensives, d’exploration ensemble et réciproque dans les domaines aussi variés que l’anal, le squirt et l’ondinisme, tout en mêlant l’amour, la séparation par la jalousie est venue arrêter cette sexploration des plus enrichissantes. Nous avons repris plusieurs fois, quelques semaines à peine. Puis, j’ai dû faire le deuil. Un long deuil, difficile. Chaque fois que nous nous revoyons, l’intensité est toujours au rendez-vous, ce truc qui ne s’explique pas. Cette attirance aimantée que je ne peux contrôler. Six mois plus tard, je viens de rencontrer un autre homme qui me fait bien décoller, et je vois les deux sur une même période de quelques semaines.

Rien n’a changé ! Cinq heures passées avec lui, torrides, sexe d’une puissance inégalée, je comprends pourquoi je suis tant accro à lui, tout ce qu’il me fait me rend dingue. Et ce n’est pas grâce à l’amour, c’est juste une chimie de malade dès que l’on se touche. Mais aussi quand je le vois. On a repris là où on s’était arrêté manifestement, et on a tout fait mais en plus détendu pour moi. Je me suis lâchée à fond et j’ai eu des jouissances incompréhensibles, avec ses doigts en moi. Uro, fist, massage prostatique, il a joui deux fois sur moi, pas de pénétration. Léchage de visage, petites fessées pendant le fist qui multiplie par deux ma jouissance, j’ai joui je ne sais combien de fois, de partout. Ça me manquait, et puis il était beau, détendu, beaucoup moins sombre ou déprimé, souriant, plaisant. Je lui ai dit plein de fois, je lui ai dit que je l’aimais, que c’était bon et inconditionnel, que je devrais faire un don du sang tellement mon cœur était gonflé d’amour pour lui. J’avais oublié à quel point tu me manquais.

Quand j’ai lu cette phrase, j’ai pensé à lui : « Si tu me quittes, est-ce que je peux venir aussi ? » Alain Bashung.

Quitter la version mobile