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Je suis un arbre

Lady Erell tatouage taratatoo arbre

Tatouage arbre

Le cerveau gauche et l’immobilisme

Quatrième atelier d’improvisation pour moi. J’ai rencontré Mary et Bruno grâce à Franck, un client non voyant qui fait du théâtre. Au cours du premier atelier, elle a très vite parlé de la nécessité de bloquer le cerveau gauche pour laisser s’exprimer le cerveau droit. Je travaillais déjà depuis quelques temps sur cette dimension : mon cerveau droit est inexistant, atrophié par des années d’études de lettres et de chiffres, des années de pratique derrière. Mais, ayant compris que ce n’était peut-être qu’une question de gymnastique cérébrale, j’ai décidé (avec mon cerveau gauche) de développer mon côté artistique. Cela m’avait été soufflé au cours d’un mini stage en permaculture avec Bernard Alonso en 2014…

Donc, je sors le 15 novembre 2017 et j’écris à mon journal : “En mode développement du cerveau droit activé ! Elle n’a pas arrêté de parler du cerveau droit, de faire taire le gauche pour pouvoir laisser la créativité s’exprimer. J’ai compris ce soir que ma créativité s’exprimait dans mes écrits parce que je ne les travaille pas, je les écris spontanément, sans correction de la structure et/ou du fond”. J’aime cette phrase lue quelque part : “La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse”.
“Dis-moi cerveau gauche ? Est-ce que mes insomnies pourraient être liées au développement actuel accéléré de mon cerveau droit ?”. J’ai eu la réponse au cours de ce quatrième stage : oui ! Quand le cerveau droit se met en action, l’insomnie guette ! Nous avons eu à faire l’exercice du perturbateur : il s’agit de raconter une histoire complètement improvisée (en partant juste de “ce matin, je sors de chez moi”), produite par l’imagination, et d’y introduire spontanément les mots jetés par les autres joueurs (qu’ils choisissent bien éloignés du propos narré).

C’est alors qu’un processus très clairement identifié de moi se met en route. Je me lance, décrit la scène “je sors de chez moi, et il y a un éléphant… je monte dessus…” et puis plus rien, je suis tétanisée : je ne sais pas “conduire” un éléphant ! Alors, j’imagine qu’il a de grandes oreilles à la Dumbo et je me réfugie derrière en mode prostrée. Mary m’arrête et constate le processus enclenché : je suis paralysée par l’analyse de mon cerveau gauche qui ne veut pas lâcher. En effet, je me sens inerte, bloquée, incapable de faire un geste. J’identifie alors mon penchant pour l’immobilisme, mon angoisse d’aller vers l’inconnu, sur les terrains que je ne maîtrise pas, la peur des autres aussi, du rejet, de me sentir ridicule. Alors, je préfère attendre qu’ils viennent à moi, que les choses se présentent à moi, et là je suis à l’aise pour y aller, parce que je sais que je ne serai pas rejetée. C’est ce qui a été mis en lumière lors de ces dernières années, au cours de différentes expériences que j’ai pu vivre.

Flash-back

Novembre 2013 : Carole me fait travailler sur les limites. Les Exumas, une plage de sable blanc déserte, elle dessine un grand cercle sur le sol. Je m’installe au milieu et elle reste à l’extérieur. Ce cercle, c’est mon espace vital, ma maison, mon intimité, mon moi, les limites de mon aura. Elle s’y introduit de manière assez rapide, au bord. Je recule assez pour en sortir derrière moi. Je ne voyais pas d’autres issues, et pourtant je n’ai pas eu le temps de réfléchir. J’ai donc fui, je ne suis pas allée à la rencontre de l’autre, je ne l’ai pas non plus agressée. Autant de scénarios possibles et qu’elle m’expose ensuite. Ce fût donc un premier éclairage sur mes modes de fonctionnement. Depuis, j’ai tenté plusieurs fois de m’en souvenir et de le mettre en pratique, dans des situations précises et concrètes de vie quotidienne, et notamment en couple. Poser mes limites, ne pas fuir, mais ne pas agresser non plus. Apprendre à me positionner sans devenir violente, avant qu’il ne soit trop tard et que je choisisse de fuir… work in progress…

Avril 2014, début de ma période polyamoureuse : ils sont trois actuellement mais ça ne va pas durer longtemps. Deux ex amoureux avec qui j’ai rompus quelques mois (pour l’un), semaines (pour l’autre) auparavant et un nouvel (le tout premier depuis que j’ai revendiqué cet état de polyamour). Je me sens encore dans la peau de ce papillon que je vais tatouer deux ans plus tard sur ma peau. Le papillon sorti de sa chrysalide, après une longue période de maturation, entamée depuis 2011. Il déploie ses ailes timidement, parfois se les coupe et retombe dans son cocon. J’écris alors à celui dont la dernière rupture en a eu fini de mon envie de couple exclusif : “Si je suis le papillon que tu as connu, et si tu es l’arbre que j’ai connu, je vole maintenant de fleurs en fleurs, et d’arbres en arbres, selon mes envies. D’autres papillons et d’autres oiseaux, insectes, vent, pluie, foudre peuvent se poser sur toi”. Il essaiera, n’aimera pas, me quittera quelques semaines plus tard.

Et puis, il y a eu la séance d’hypnose régressive en novembre 2016. Je parle de Reiki à Christophe, qui me dit avoir vu une boutique à côté de chez lui. Je me renseigne et découvre Didier Combé, un médium hypnotiseur. J’ai déjà fait quelques séances d’hypnose et de sophrologie qui m’ont préparées à entrer dans cet état modifié de conscience. Il me demande d’imaginer un moment agréable que j’ai vécu. Sans chercher, la première image qui me vient est une virée à moto pour mes 30 ans sur les routes de campagne verdoyante de ce mois de mai. Sortie de clairière, une vallée fleurissante, des odeurs de nature renaissante incroyables, j’ai eu envie de lâcher mon guidon pour accueillir ce paysage idyllique à mes yeux et à mon nez. Je suis là, je vois les arbres qui m’entourent et subitement, je me téléporte à l’intérieur de l’un deux. Je suis un arbre ! Sensation très étonnante, mon cerveau analyse malgré tout. Je continue néanmoins de me laisser porter, décrivant à mon guide ce que je vois et ressens.

Je suis un arbre

J’ai encore en moi présentes les sensations de l’arbre : tellement bien ancré au sol, connecté à la terre par les racines, l’énergie circulant de bas en haut et de haut en bas. Mon tronc est fort, solide, assez gros, une forte épaisseur d’écorce. Cette impression de force est contrebalancée par la légèreté des branches, qui se laissent balayer par le vent. Les ramifications montent haut dans le ciel et autorisent une sorte de bercement fluide et doux, comme une caresse perpétuelle. Je prends alors conscience de mon immobilisme : je ne peux me mouvoir à mon gré, je suis ancré. Mais je peux jouir des effleurements du vent, de la pluie, des autres êtres vivants qui viennent me chatouiller en se posant sur moi. Champignons, bactéries, insectes, oiseaux, rongeurs, toute une panoplie de complices dont le contact est à chaque fois différent. Je vis une grande sérénité à être là, solide, utile au cycle de la forêt et de ses habitants, faisant partie d’un tout indissociable.

La forêt et les arbres m’ont toujours fascinés, depuis toute petite j’aime m’y promener. Je leur ai fait des câlins souvent, en conscience. Ils sont une forme intense de ressourcement pour moi. Je comprends alors mieux pourquoi ! Je constate que dans ma vie, j’ai souvent été opportuniste ! J’ai pris ce qui se présentait à moi. Mon boulot, mes mecs, mes expériences. Souvent quand j’ai eu envie de quelqu’un ou d’une situation, j’y ai renoncé, par peur du rejet principalement. J’ai toujours toujours eu du mal à aller vers les autres, je préfère que ce soit eux qui viennent à moi, et ensuite je fais mon choix. C’est une position plutôt confortable, sécuritaire, je ne prends pas de risque. Quand j’ose et que je suis rejetée, je n’insiste pas, et je ne retiens pas quand on me quitte. J’estime que la décision a été réfléchie, et qu’autre chose m’attend ensuite, ailleurs. Je fais confiance à la vie.

Forte de cette mise en lumière, j’ai observé mon fonctionnement à d’autres reprises, notamment lors d’exercices en groupe : stage tantra en décembre 2016 et atelier Surprise Party de Magali Mathé en 2018. Les exercices consistent à se mélanger, yeux ouverts ou fermés, à aller à la rencontre des autres. Le lieu est safe, je sais qu’il est axé sur le consentement. C’est donc à moi de m’écouter, d’aller où j’en ai envie et de poser mes limites sans fuir. C’est très difficile pour moi, parce que je n’ai pas l’habitude d’aller vers ce qui me plaît avant que l’on ne m’ait choisie. Toujours cette peur du non. Alors je m’écoute, je ne me force pas non plus. Et à chaque fois, j’observe que je reste à l’écart du groupe, souvent immobile, en périphérie, en observation. S’il faut jouer un animal, je vais le faire prostré, recroquevillé. D’autres vont être attirés et venir à moi, c’est sûr. Et j’aime être surprise par ce que je ressens au moment de ce contact : est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que je perçois ? Les yeux fermés sont d’une grande aide pour augmenter les perceptions intuitives.

Gravé à jamais

Grâce à la conscience de l’arbre, j’ai accepté cette posture et m’en suis amusée. Je m’installe telle une étoile de mer allongée au sol au milieu d’une assemblée de yeux bandés. Et j’attends. Certains me frôlent et se dérobent à mon contact, surpris. D’autres vont s’y attarder, me palper, se lover puis reprendre leur exploration. D’autres encore vont rester plus longtemps, semblant apaisés à mes côtés. Ce sont pour moi des sensations inoubliables, qui me replongent sûrement dans cette vie passée dans l’écorce d’un arbre. C’est ainsi que j’ai fini par le graver à jamais dans ma peau, sous la magnifique pointe artistique de Taratatoo.

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